Dans le monde de la photographie de mariage moderne, il existe un grand nombre de styles photographiques : fine art, fearless, moody, documentaire, argentique, traditionnel, etc. Chacun de ces styles correspond à un certain nombre de codes esthétiques. Mais c’est aussi ce que le photographe choisit de photographier qui détermine le style.
Les photographes Fine Art produisent des images douces et lumineuses avec des tonalités pastels.
Les photographes Fine Art se concentre sur l’esthétisme des lieux de réception, de la décoration. Ils photographient les couples en les faisant poser dans ces décors somptueux.
Il y a une recherche d’élégance et de raffinement, ce qui donne un côté magazine aux images.
Ce n’est généralement pas ce que je cherche à montrer dans mes reportages de mariage. Et par voie de conséquence, les couples qui recherchent ce rendu ne sont généralement pas ceux qui me contactent.
Le travail de Jose Villa ci-dessous est un parfait représentant de ce style photographique, propre à l’univers du mariage.
Les photographes fearless, ce sont les aventuriers!
Ce sont ceux qui aiment bien aller chercher la petite bête! Ils ne se contentent jamais de la photo qu’ils viennent de faire et continuent à shooter pour aller chercher LE moment parfait, le plus drôle, le plus insolite, le plus émouvant. Il y a une logique de performance, d’engagement dans cette façon de shooter. Et le rendu est très vivant, très punchy!
L’excellent Fabio Mirulla est en plein dans ce style!
Le style documentaire (ou photojournalistique), c’est de la narration pure!
La recherche esthétique n’est certes pas absente mais c’est avant tout l’histoire à raconter qui guide les choix du photographe.
L’idée est ici de raconter le mariage comme on raconterait n’importe quel autre événement ou sujet. L’authenticité et la spontanéité sont ici les maîtres mots!
A titre d’exemple, voici quelques photos de William Lambelet
Ce style photographique produit des images plus sombres, plus “drama”, plus “cinéma”, avec des tonalités plus chaudes et des vers désaturés.
Il y a un côté cool et tendance dans ce genre photographique, qui plait énormément sur les réseaux.
Ici, c’est le profil du couple qui importe. Ce sont eux et leurs styles qui sont mis en avant.
The Quirky représente bien ce style.
Ici les photographes fonctionnent en argentique! Mais pourquoi diable s’embêtent-ils à shooter uniquement avec des pellicules à l’heure du tout numérique!? Tout simplement pour obtenir un rendu esthétique propre à la photographie argentique et aux appareils moyens formats. Ici aussi le rendu est élégant et subtil et stylisé.
Voici l’exemple d’Analog Wedding.
Ce style photographique correspond à la manière dont les mariages étaient photographiés avant l’avènement du numérique. On comprendra donc que c’est un peu passé de mode aujourd’hui. Beaucoup de moments sont posés, officiels, voire artificiels. Typiquement, c’est le regard camera au moment de la signature des registres…
Sur ce type de prestation, peu de moments spontanés sont photographiés. En 1995, quand on n’avait que quelques pellicules de 36 poses pour immortaliser une cérémonie de mariage, on tentait moins de choses. On restait sur les fondamentaux. C’est compréhensible! Mais nous sommes en 2024…
Je m’arrête ici mais sachez que cette liste n’est pas du tout exhaustive! Dans l’absolu, il existe autant de style de photos de mariage qu’il n’existe de photographes de mariage. Et la plupart d’entre eux évoluent entre plusieurs styles.
Je n’ai jamais cherché à coller à un de ces styles. Sur mes premiers mariages, je cherchais avant tout à faire en sorte que mes clients soient contents de leurs photos. Chaque fois qu’un couple me faisait confiance, je cherchais simplement à progresser, à répondre à un certain degré d’exigence et à faire ce qui me semblait nécessaire. Je shootais de manière spontanée, sans arrière-pensée. Sans liste pré-établie, sans case à cocher. Et sans penser à ma prochaine publication Instagram. Et c’est toujours le cas!
Si je devais quand même aujourd’hui mettre une étiquette sur mon style photographique, je dirais qu’il s’agirait d’une version hybride entre le style fearless et le style reportage documentaire. Mais c’est de manière tout à fait inconsciente que j’ai pris ces directions! Quand je shoote un mariage, je suis en permanence en train d’observer, de scruter, de ressentir les choses qui se passent devant moi. Je shoote en pensant à l’histoire que je suis en train de raconter. J’aime aussi ajouter une pointe de créativité, par la recherche de nouvelles lumières, de cadrages inhabituels, etc.
C’est pour cela que j’aime utiliser le terme de reportage créatif pour décrire mon style photographique.
La créativité est un esprit sauvage et un oeil discipliné – DOROTHEE PARKER
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la recherche d’un style photographique à reproduire qui guide ma façon de shooter. Ce sont les situations qui se présentent devant moi. Et ce que j’ai envie d’en faire. J’aime autant photographier la douceur de vos sentiments lors d’une séance couple intimiste que la folie du dancefloor! J’aime autant mettre en scène les témoins pour une photo de groupe créative que me faufiler dans une foule compacte quand tout le monde s’embrasse à la fin de la cérémonie.
Et je peux vous affirmer que du beau et du vrai, il y en a partout! Dans le regard d’une grand-mère aimante, dans la lumière d’un ciel d’orage, dans la tendresse d’une étreinte spontanée.
Cette approche du reportage créatif fonctionne cependant à condition d’avoir un ingrédient essentiel : le feeling! Une confiance mutuelle doit exister entre nous. Cette confiance mutuelle me permettra de libérer complètement ma créativité et d’aller chercher des images toujours plus fortes. De votre côté, cette confiance vous permettra de vous affranchir de la présence d’un appareil photo et d’oublier complètement que vous êtes photographiés!
Je veux être à la hauteur de la beauté du monde.
On ne photographie jamais le réel mais une perception du réel.
On peut tout photographier si on le fait pour de bonnes raisons.
Il y a un alignement entre l’homme et le photographe que je suis.
Je ne veux jamais cesser d’apprendre.